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Le blog de l'UFC
8 janvier 2008

France Télécom—Orange : vers un échec du vrai -faux plan social ?

France Télécom est une des entreprises qui dégage le plus de marge parmi les sociétés cotées au CAC 40 avec un tiers de marge brute opérationnelle, c’est aussi l’une de celles qui rémunère le mieux ses actionnaires avec environ 40% de dividendes reversés. Si les salariés en touchent directement quelques fruits via la participation ou les accords d’intéressement ; ils savent néanmoins que le premier objectif de l’entreprise est de se séparer de 22000 agents et cadres pour l’essentiel fonctionnaires et de redéployer 10000 emplois vers les secteurs en croissance ou prioritaires…
France Télécom connaît depuis très longtemps une décroissance de ses effectifs, décroissance qui s’est accélérée avec un plan de congés de fin de carrière se traduisant par des départs à 55 ans pour un nombre important de salariés. Ce dispositif est mort et il va falloir réinventer un nouvel horizon pour les salariés de l’entreprise.

Un processus de départs volontaires original

Un dispositif d’accompagnement a été mis en place de façon unilatérale par l’entreprise après l’échec des négociations GPEC de 2006, plombées par l’annonce de 22000 suppressions d’emploi au niveau mondial par le PDG pendant les négociations. Composée à 80 % de fonctionnaires l’entreprise ne peut mettre en place un plan social elle doit donc trouver des volontaires pour aller exercer ailleurs (dans les autres fonctions publiques par
exemple mais aussi dans ce que l’entreprise appelle des projets personnels accompagnés (PPA) avec une aide pour se trouver un emploi ailleurs avec un droit de retour (théorique) pendant 10 ans.
Un processus qui devrait permettre à la fois d’assurer le nombre de départs annoncés mais aussi d’assurer des
recrutements dans une entreprise qui a une pyramide des âges particulièrement déséquilibrée.

Qui ne marche pas assez fort

A niveaux de classification ou grades équivalents, les fonctionnaires de France Télécom bénéficient d’une rémunération souvent supérieure à celles de leurs autres collègues des autres fonctions publiques.
C’est pourquoi, au-delà du dispositif d’accompagnement prévu il faut trouver des volontaires qui ne se bousculent
pas. Pour que les objectifs soient atteints il a fallu que l’entreprise mette une pression de tous les instants en réorganisant pour réorganiser en proposant à des cadres des postes à des cadres à deux cent km de chez eux tout
en en recrutant d’autres eux aussi bousculés sur des postes équivalents.
Et à part ça le développement durable fait partie des objectifs de France Télécom. Les pressions semblent au regard
des derniers résultats publiés avoir permis de tenir les objectifs affichés de départs vers les fonctions publiques.
A l’opposé, le processus PPA semble faire « pschitt ». Ce ne sont, bien sûr pas les 45/55 ans qui se précipitent en nombre sur cette possibilité mais des plus jeunes qui profitent de l’opportunité… Tour ceci allant à l’encontre d’une maîtrise de la pyramide des âges et d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences efficace.

Donner du contenu à la responsabilité sociale de l’entreprise

La CFDT a toujours estimé que la situation de l’emploi à France Télécom mérite mieux que des effets d’annonces boursiers. Les évolutions de l’entreprise en une société de services de communication qui s’oriente aussi vers les contenus sont incontournables, mais cela ne peut se faire sans et à fortiori contre le personnel.
Il est temps que l’entreprise rouvre des négociations autour de l’emploi, des métiers et des compétences au niveau national et territorial. Elles devront s’appuyer sur des négociations spécifiques sur la formation professionnelle, l’insertion des jeunes, le droit au temps partiel tout au long de la vie (y compris via des départs aménagés voire
contractés, mais aussi des temps partiels).

Le télétravail, les conditions de travail et le stress

Pour la CFDT le développement durable à France Télécom ce serait:
Privilégier l’investissement technologique, la recherche et la formation
 n
plutôt que la seule rémunération des actionnaires
Mettre en adéquation ses
 n
discours et ses actes, en particulier, en ne jetant pas des milliers de salariés sur les
routes mais en favorisant le développement du travail à distance.

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